Présidentielle Ras le bol des charges pour les Bretons
À l’appel du collectif Agri-Agro Bretagne (FRSEA, Ameb, ABEA, Coop de France Ouest, UGPVB, Cerafel, Nutrinoê), plusieurs dizaines d’agriculteurs et de salariés de l’agroalimentaire se sont rassemblés devant l’hôtel des impôts de Rennes (Ille-et-Vilaine) le 11 avril pour dénoncer le poids des charges.
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Onze « pseudo-candidats » à la présidentielle tirent avec des cordes sur un énorme millefeuille de papier pesant sur l’agriculture et les entreprises de l’agroalimentaire : l’action menée par le collectif Agri-Agro Bretagne ce mardi midi à Rennes, devant l’hôtel des impôts, se voulait avant tout symbolique.
À moins de deux semaines des élections, l’objectif était d’interpeller les candidats à la présidentielle pour rappeler l’importance du monde agricole et agroalimentaire en Bretagne et en France pour l’économie du pays, pour les emplois et pour la vie des territoires. Derrière le slogan « Raz les charges », les manifestants entendaient dénoncer le poids des charges fiscales, sociales, administratives et les distorsions de concurrence qu’ils subissent au sein de l’Europe.
S’exprimant au nom des entreprises agroalimentaires, Patrick Fairier, président de la coopérative Le Gouessant, a dressé un triste constat des baisses de production dans les principales filières : « L’agriculture n’est plus compétitive dans notre pays avec, à la clé, des fermetures d’abattoir, des pertes d’emplois. »
« Plus de 150 taxes et impôts pèsent directement ou indirectement sur les entreprises », a indiqué Thierry Coué, président de la FRSEA, tout en dénonçant l’avantage concurrentiel du régime forfaitaire de TVA en Allemagne. Le collectif réclame notamment une baisse du coût du travail, la mise en place d’une TVA sociale et la modification de la directive sur le travail détaché.
Une corne de brune pour alerter du danger
Les manifestants sont venus avec des camions et notamment un camion de pompier portant une énorme corne de brume qui a résonné tout au long de la manifestation. « Tous les marins le savent, quand elle sonne, c’est qu’il y a danger », a rappelé François Palut, président de l’Ameb (Association pour le maintien de l’élevage en Bretagne). « Nous allons véritablement dans le mur en passant sous silence l’agriculture et l’agroalimentaire durant cette campagne. »
Après les élections, le collectif ne compte pas en rester là et a prévu d’alerter les candidats aux législatives.
Isabelle Lejas
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